Harare, le 23 mai 2017 (ACBF) – Les parlementaires africains ont un rôle clé à jouer dans la promotion d'une nouvelle approche de développement sur la gouvernance des ressources naturelles. Conformément à cette réflexion, les membres du Parlement panafricain (PPA) ont accepté de travailler à l’accélération de la mise en œuvre d'un nouveau changement de paradigme dans la gouvernance des ressources naturelles défendu par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), International IDEA et d'autres acteurs non étatiques dans le cadre de la Vision minière africaine de l'UA (VMA).
La VMA, l'un des piliers importants de l'Agenda 2063 de l'UA, espère réaliser « une exploitation transparente, équitable et optimale des ressources minérales afin de soutenir la croissance durable et le développement socio-économique à grande échelle » du continent.
En tant que tel, la nouvelle approche de développement de la gestion des ressources naturelles en Afrique proposée par l'ACBF n'est pas une alternative à la VMA, mais plutôt un raffinement et un renforcement du cadre minier continental. Son objectif est d'assurer la transparence, la responsabilisation et l'inclusion communautaire dans la gestion des ressources naturelles en Afrique pour une transformation socio-économique significative.
Il n'est pas surprenant que la nouvelle approche du développement vienne de la réalisation que l'Afrique souffre du « Paradoxe de l’abondance », où les dotations abondantes en ressources naturelles sur le continent ne se sont pas traduits par des niveaux équivalents de prospérité pour les citoyens africains, ni même un développement à grande échelle ou une industrialisation fondée sur les ressources.
En conséquence, selon l'ACBF, une transition vers une nouvelle approche de développement de la gouvernance des ressources naturelles (GRN) est impérative si les pays africains tiennent à réaliser une transformation socioéconomique et à atteindre les objectifs de développement durable de l'ONU.
C'est là que les parlementaires africains ont un rôle essentiel à jouer pour s'assurer que les instruments et les approches, tels que la VMA et la nouvelle approche du développement, soient domestiqués dans les lois et les processus budgétaires de leurs pays.
Au cours des deux dernières années, l'ACBF, en collaboration avec la branche africaine de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA), a plaidoyé pour une nouvelle approche qui implique les parlementaires africains dans la promotion de la transparence dans la GRN ainsi qu'une part inclusive, équitable et durable du revenu de celle-ci.
Selon l'ACBF, le succès de la prestation d'une bonne GRN et l'utilisation efficace du revenu généré sont étayés par la volonté politique, l’état de droit et des institutions démocratiques développées ayant de fortes capacités. Les parlementaires doivent donc jouer un rôle de chef de file.
Jusqu'à présent, les efforts de l'ACBF et de l'IDEA ont été faits à la suite de plusieurs récentes réunions préparatoires de haut niveau qui ont créé une plate-forme de réflexion collective et de consensus entre les représentants des partis politiques et d'autres acteurs clés en Afrique sur leur rôle dans l'avancement de la nouvelle approche de développement.
La dernière réunion de ce type, organisée à Pretoria le 5 mai 2017, a rassemblé un groupe diversifié de leadeurs politiques principaux, de parlementaires africains, de décideurs politiques d'institutions multilatérales africaines clés, des universitaires et des dirigeants de la société civile, personnes qui jouent le rôle d’individus influents dans la formation des érudits et influencent la réflexion sur la trajectoire du développement de l'Afrique. Au total, des parlementaires représentant 41 pays africains ont assisté à la réunion de Pretoria.
Tenue sous les auspices du Parlement panafricain (PPA), et coorganisée par l'ACBF et International IDEA, la réunion du 5 mai a sensibilisé les participants, en particulier ceux du PPA (certains d'entre eux ont avoué avoir entendu parler de la Vision minière africaine de l'UA pour la première fois), à la Nouvelle approche du développement et ont jeté les bases d’autres interventions à venir.
Les parlementaires ont souligné l'importance de la connaissance et de la formation pour leur fournir les compétences pertinentes afin qu’ils jouent efficacement leur rôle dans la gouvernance des ressources, notamment l'examen des lois minières nationales pour les entreprises internationales, l'éducation et la sensibilisation des citoyens et des organisations de la société civile, et la surveillance de la responsabilité sociale des entreprises et des activités des entreprises minières. L'ACBF s'est engagée à fournir la formation demandée par les parlementaires.
En tant que principal vecteur de la gouvernance du développement démocratique et transformateur en Afrique, le PPA (inauguré en 2004) a un rôle majeur à jouer dans l'avancement de la nouvelle approche du développement, étant donné que ses membres peuvent inciter les parlements de leurs pays à instituer des lois types et à assurer des allocations budgétaires en appui au renforcement des capacités de mise en œuvre.
Depuis 2013, lorsque le Rapport de l'ACBF sur les capacités en Afrique (RICA 2013) a mis en évidence le fait « qu’il n'y a pas de malédiction inhérente aux dotations en ressources naturelles », la Fondation a insisté sur le fait que c’est plutôt le manque de capacité à gouverner efficacement et à se tenir mutuellement redevable quant à l'utilisation des ressources naturelles qui compromet la capacité de l'Afrique à obtenir des résultats optimaux.
Cela étant, l'ACBF s'est engagé à renforcer, dans les 5 prochaines années, les capacités en matière de bonne gouvernance des ressources naturelles de l'Afrique, car le continent continue de compter sur les ressources naturelles pour la croissance économique et les moyens de subsistance de ses habitants.
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