Le Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le professeur Emmanuel Nnadozie, a rencontré le Secrétaire général du Marché commun pour l'Afrique orientale et australe (COMESA), M. Sindiso Ngwenya vendredi le 23 septembre 2016, au siège de l’ACBF à Harare. La visite de courtoisie a porté principalement sur la poursuite de la collaboration entre les deux organisations.
L’ACBF a appuyé jusqu’à date le COMESA pour renforcer les capacités du secrétariat de celui-ci en vue d’appuyer l'analyse et la recherche économique et des politiques commerciales. Le Dr. Ngwenya a exprimé sa gratitude pour l’appui que l'ACBF accorde non seulement au COMESA, mais à l'ensemble du continent. Les deux cadres ont reconnu que le projet évolue bien et ont considéré la collaboration et le soutien fournis par l'ACBF comme étant essentiel à l'amélioration du mandat principal du COMESA dans la promotion de l'intégration régionale et du développement de l'Afrique. Ils ont également discuté d'autres modalités de mise en œuvre qui permettraient d'améliorer l'efficacité du projet, car il s’achemine vers sa finalisation et sa clôture en mars 2017.
Le Secrétaire général du COMESA a également informé le Secrétaire exécutif de l'ACBF sur le prochain 36e Conseil des ministres et du 19e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernements qui se tiendront à Antananarivo, à Madagascar, sous le thème « Industrialisation inclusive et durable », en octobre. Il a expliqué que le Sommet se concentrera davantage sur le traitement des questions de transformation structurelle affectant l'industrialisation et la création d'emplois en Afrique et que résoudre ces problèmes fera progresser le continent dans son programme de transformation. Il a déclaré que le renforcement des capacités des CER demeurera extrêmement important dans ce discours vu que les compétences humaines ainsi que des institutions solides jouent un rôle essentiel dans la transformation de l'Afrique.
Dans les échanges qui ont suivi, le Pr. Nnadozie a réaffirmé le soutien de la Fondation dans le renforcement de l'intégration régionale en Afrique et a été heureux de constater que, avec l’appui de l'ACBF, les Communautés économiques régionales, entre autres le COMESA, ont été fortifiées au fil des ans et sont devenus plus efficaces dans l'exécution de leurs mandats. Il a saisi l'occasion d'informer son homologue sur la nouvelle stratégie de la Fondation pour la période 2017-2021, dans laquelle l’ACBF continuera de se concentrer davantage sur le renforcement des capacités pour résoudre les goulets d'étranglement de mise en œuvre dans le Continent. Il a exprimé sa préoccupation quant au fait que malgré les bonnes stratégies et les plans de développement de l'Afrique, le principal défi demeure la conversion de ces stratégies en plans d'action et la mobilisation des ressources en vue d’appuyer leur mise en œuvre. Cette situation est aggravée par le manque de mécanismes de mise en œuvre s’assurant que les pays mettent en œuvre ce qu'ils ont convenu, aux niveaux national, régional et continental. Pour ces raisons, le continent a stagné, ayant de bonnes stratégies, mais n’ayant pas accompli de progrès importants dans l'industrialisation et la transformation.
Il a expliqué que la nouvelle stratégie exploitera les investissements que la Fondation a faits durant les 25 dernières années dans le renforcement des capacités de promotion de l'utilisation et de la rétention des capacités en Afrique en vue d’assurer la mise en œuvre des stratégies et des priorités continentales. Il a souligné qu'une partie des gammes de service de la Stratégie consistera à appuyer les CER et les gouvernements nationaux dans la poursuite de la mobilisation des ressources et qu’un appui provenant des CER telles que le COMESA serait nécessaire pour faire usage de ce service.
Le Dr. Ngwenya a en outre réitéré la nécessité pour les pays africains d'apprendre les uns des autres dans la progression de leurs économies car il ne faut pas « réinventer la roue ». En comparant l'Afrique aux économies asiatiques, il a exprimé des craintes que dans ce millénaire, l'Afrique pourrait devenir un « Centre d’observation pour le développement raté » en raison de l'absence de mise en œuvre des accords conclus au niveau Sommets et réunions des chefs d’Etats. Il a également exprimé son inquiétude sur le manque de mécanismes systématiques de suivi après des séminaires et des conférences en Afrique où les décisions et accords très importants et progressistes ont été faits. Il a déclaré : « En Afrique, accord ne signifie pas mise en œuvre ». Par conséquent, la mise en œuvre a toujours pris du retard.
Les deux cadres ont convenu qu’à l'avenir, leur alliance stratégique serait essentielle au renforcement des capacités de mise en œuvre sur le continent.